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Pour la 6e année consécutive, le cabinet Deloitte Deloitte liste, dans son étude sur les tendances 2018 les 8 défis technologiques que les entreprises devront surmonter pour assurer leur transformation digitale et pérenniser leur activité. L’intelligence artificielle, l’IoT, la blockchain, la réalité augmentée, les instruments technologiques se multiplient et leur utilisation se développe au sein des sociétés. Ces dernières années, de nombreuses entreprises se sont lancées dans l’aventure en expérimentant ces nouvelles technologies. Cette étude montre que l’année 2018 sera marquée par une nouvelle étape dans la transformation digitale des entreprises, avec le développement d’approches plus globales.

En 2017, sous la houlette de nouveaux pilotes de la transformation comme les  » Chief Digital Officer  » ou les  » Chief Data Officer « , des programmes de migration vers le cloud, des stratégies digitales, des initiatives Big Data ont fleuri au sein des entreprises. Au fil des expérimentations, l’interdépendance entre les technologies et les programmes de transformation s’est révélée de plus en plus évidente. Pas d’analytics sans Big Data. Pas de Big Data sans une infrastructure cloud. En 2018, nous verrons émerger une entreprise qui saura créer une harmonie entre stratégie, technologies et opérations, une entreprise qui saura faire jouer en rythme les technologies stars pour écrire une nouvelle partition vers le succès.

estime Sébastien Ropartz, Associé Conseil Technology Strategy & Architecture chez Deloitte.

Les 8 tendances technologiques identifiées par Deloitte sont :

1. Repenser le SI : un nouveau modèle de gouvernance pour plus d’agilité :

Au cours des dernières années, DSI et métiers se sont rapprochés pour intégrer toujours plus profondément les innovations digitales dans la stratégie de l’entreprise. Face à une accélération du rythme des ruptures technologiques, les DSI doivent se concentrer sur la création d’un environnement évolutif et dynamique au sein d’une architecture ouverte et extensible. il est désormais l’heure pour les responsables IT d’être capables de piloter l’ensemble des outils de manière à mettre en oeuvre une stratégie digitale globale et cohérente.

Par ailleurs, la frontière entre les compétences métiers et les Directions Informatiques devenant moins précises, ces dernières se doivent de proposer un nouveau modèle de fonctionnement transverse, en apportant de la souplesse dans l’allocation des ressources et en assumant une part d’incertitude dans les budgets IT. A cela s’ajoute l’adoption d’une architecture flexible pour le SI, basée sur des services Cloud qui permette aujourd’hui d’allouer des ressources informatique sans avoir à les réserver.

Le rôle de la DSI est aujourd’hui de piloter la stratégie digitale de la société en identifiant les technologies émergentes qui présentent une potentielle valeur ajoutée. Le système d’information est de fait devenu hybride combinant les ressources internes historiques (Legacy) et de nouvelles ressources externes en mode SaaS permettant de faire face aux demandes de plus en plus récurrentes de la part des directions métiers.

2. L’intelligence artificielle :

L’essor de l’intelligence artificielle va avoir un impact sur le management au sein des entreprises. De nouveaux modes de collaboration entre Hommes et machines sont en train d’émerger. Les rôles sont en train d’évoluer, qu’ils soient humains, logiciels ou robots. Les taches répétitives seront largement données aux machines et permettront par exemple d’allouer plus de temps humain sur la résolution de problèmes, pas forcément plus complexes, mais qui demandent des qualités relationnelles et de l’intelligence émotionnelle. Pour Deloitte la machine ne rendra pas l’humain obsolète, il imagine plutôt un avenir où les humains et les machines travailleront ensemble dans un flux continu, l’un et l’autre étant complémentaire.

« Le défi pour les entreprises consistera à montrer aux équipes en place les opportunités offertes par la technologie et à les leur faire accepter. Le management devra penser à une nouvelle organisation centrée sur la créativité et la contribution sociale des salariés.», souligne Eric Delgove, Associé Conseil Technology Strategy & Architecture chez Deloitte.

« Plutôt que de penser les robots comme un moyen de remplacer les gens, je les vois comme un moyen de simplifier le travail », explique Mark Glorioso, Directeur du centre de services partagés de la NASA, le NSSC (NASA Shared Services Center).

3. La valorisation des données

Les agents conversationnels, la vision par ordinateur, la compréhension du langage naturel sont des technologies d’intelligence artificielle (IA) désormais utilisées au sein des entreprises. Le Machine et le Deep Learning vont conférer aux entreprises capables de les maitriser un avantage concurrentiel certain. Aux entreprises de s’y préparer dès aujourd’hui pour continuer à exister dans cet écosystème fortement digitalisé. Entre 2020 et 2025, l’utilisation d’applications IA comme les chatbots devrait connaître un essor considérable.

4. Libérer le potentiel du digital au profit des métiers

Digital ne rime pas toujours avec expérience omnicanale selon l’étude. Si la plupart du temps les décideurs l’associent au marketing ou à l’e-commerce, le digital présente aussi un intérêt important pour les opérations au coeur des métiers des entreprises. Deloitte mise ainsi sur l’intégration du digital au coeur des procédures métiers afin d’harmoniser l’ensemble de la stratégie d’une entreprise. Lorsqu’une OTA mobilise ses efforts pour optimiser l’expérience d’achat sur sa plateforme grâce au digital, il convient de rendre les systèmes opérationnels de gestion des stocks, de facturation ou de livraison, entre autres, aussi performants. Après la sphère client et la sphère RH, Deloitte mise sur un développement massif des technologies digitales – IoT, blockchain, IA – dans la finance et la logistique dans les 18 à 24 prochains mois. Le phénomène débute dans le secteur industriel où la blockchain, l’IoT et l’intelligence artificielle permettent déjà de transformer la chaîne logistique et les moyens de production.

5. La réalité virtuelle

Voilà quelques années déjà que le réalité virtuelle et la réalité augmentée font l’objet d’expérimentations en tous genre. Très prisée dans l’e-sport et présentant un potentiel pour de multiples secteurs, dans la Culture et le Voyage notamment, pendant la phase d’inspiration, la réalité digitale, qui regroupe réalité virtuelle, augmentée et mixte, a fait l’objet de nombreuses expérimentations. Selon Deloitte, la technologie arrive aujourd’hui à une période charnière. Exit les POC (Proof of Concept) et les initiatives de niche, le cabinet d’étude affirme que les entreprises sont désormais capables de mettre en place des stratégies globales sur le sujet en s’appuyant sur des prototypes industriels notamment. L’ARkit d’Apple ou l’ARcore de Google visent par exemple à rendre ces technologies accessibles au plus grand nombre. Mais sans une baisse significative du coût d’acquisition des casques et une augmentation importante du débit, de la bande passante et des capacités de stockage, difficile d’imaginer la démocratisation de cette technologie. Plusieurs contraintes subsistent ainsi avant d’assister à un développement de masse de la « réalité digitale ». Malgré ces barrières à l’entrée, Deloitte mise sur une démocratisation imminente de la technologie au regard de l’opportunité qu’elle représente pour les entreprises et les particuliers.

6. La Blockchain

Après de nombreuses promesses et expérimentations liées au sujet de la Blockchain, la part de mystère relative à cette technologie s’amoindrit peu à peu. Au point que Deloitte imagine sa généralisation possible. Blockchain privée, publique, expérimentations en interne ou de consortium, les cas d’exploitation de la Blockchain sont multiples. L’étude suggère ainsi qu’il n’y aura pas une Blockchain mais qu’elle sera plurielle. Et bien qu’un certain nombre de barrières subsistent, d’un point de vue technique et juridique notamment, les analystes de Deloitte misent sur une généralisation des technologies Blockchain.

D’après l’étude, il n’existera pas un modèle unique de Blockchain mais plusieurs versions ouvrant la voie à différents services. Avec son assurance paramétrique Fizzy lancée en 2017, AXA s’est positionné comme pionnier dans l’exploitation de la Blockchain. Au-delà du manque de standardisation des technologies qui présente un défi à moyen terme, une autre préoccupation concernant la Blockchain est l’évolution de la législation. Le service développé par AXA via Fizzy sera-t-il conforme aux exigences juridiques en matière de Blockchain en 2020, en 2025 et en 2030 ?

7. L’API (pour Application Programming Interface) 

L’API est un ensemble normalisé de classes, de méthodes ou de fonctions qui sert de façade par laquelle un logiciel offre des services à d’autres logiciels. Déjà largement démocratisé dans le web l’interface de programmation d’applications (API) est un levier stratégique pour la DSI comme pour les métiers. Facilement inter-opérable et réutilisable, l’API permet à une organisation de répondre facilement à des besoins spécifiques et d’accélérer la transformation digitale. Deloitte incite ainsi les entreprises à faire de ces API un levier stratégique d’activité.

8. Intelligence Artificielle Générale (IAG) et informatique quantique

La dernière partie de l’étude Deloitte se concentre sur une vision plus futuriste de la technologie. L’intelligence artificielle générale (IAG) et l’informatique quantique présentent ainsi une dimension prospective importante et ne devraient pas arriver à maturité avant 3 à 5 ans, voire plus, d’après Deloitte. Bien que lointaines, il est essentiel pour les entreprises de ne pas sous-estimer leurs potentiels.

L’IAG est en quelque sorte l’évolution ultime de l’IA que nous connaissons actuellement, au champ d’application réduit et qualifiée d’IA mono-activité. Mais au fil des évolutions, la technologie pourrait atteindre les capacités intellectuelles sociales et émotionnelles de l’être humain. Un système d’IAG abouti sera ainsi capable de raisonner dans l’incertitude, de prendre des décisions, de sentir et de communiquer naturellement. Autrement dit, la technologie sera dotée d’un instinct artificiel. Avant d’y parvenir, les scientifiques devront perfectionner les capacités des IA mono-activité, mais surtout réfléchir à la manière de regrouper et d’orchestrer ces différentes IA entre elles. Ces évolutions constitueront les premiers pas vers le développement de l’IAG. Cette dernière offrira aux entreprises une meilleur capacité d’analyse et prédiction quels que soient les domaines d’activité, en prenant en compte un ensemble de données internes et externes varié afin de disposer d’une compréhension globale et contextualisée pour opérer les meilleurs choix possibles.

Autre prédiction de Deloitte, l’avènement des ordinateurs quantiques, véritable révolution en matière de cybersécurité, grâce à une puissance de calcul décuplée. IBM a déjà placé cette technologie au coeur de sa recherche, tandis que la Chine a mis en orbite le premier satellite utilisant la cryptographie quantique pour les échanges longue distance. Mais le géant français du numérique, Atos, a aussi affirmé son ambition de commercialiser des solutions de calcul quantique et de cybersécurité via le projet Atos Quantum, plaçant la France dans la course à l’informatique quantique.

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